Sekwe ne pouvait pas se lever. Toute sa vie avait été préparée en vue de ce jour, et pourtant son esprit l’avertissait qu’il n’était pas prêt, pas là, pas à temps. La tête lourde de songes qui s’évaporaient déjà, il savait néanmoins que le petit matin était là.
«Je n’ai pas le choix »
C’était facile, comme pensée, protecteur. Et lâche.
La tête lourde de son propre destin, fixant le plafond de sa case, il laissa échapper un soupir bref et intense et laissa basculer sa tête sur le côté, les yeux toujours grand ouvert.
Des minutes passèrent sans que plus rien ne trouvait prise dans ses réflexions. Puis, il vit à une lucarne, l’ombre d’un oiseau avec une tige au bec.
Il se détestait lui-même de pas trouver d’autre solution, et détestait d’avoir été éduqué de façon à savoir que, même si c’était un signe, cela le renvoyait à sa propre condition, à sa propre incapacité de rester silencieux au rythme du monde.
Concentrant toute sa volonté, dans son bras droit, il savait ce qu’il lui restait à faire, même si le reste de son corps refusait de réagir : il s’en servit comme levier pour tomber du lit. Glissant à mi chemin, son bras gauche se déploya pour l’empêcher de se heurter. C’était ainsi qu’on apprenait à se jouer de son propre esprit.
Le plus dur était fait.
Maintenant, l’ablation.